Lundi 15 mars 2021,
Objet : Mars 2021, les guides-conférenciers toujours à l’arrêt en Auvergne-Rhône-Alpes
« Sans vous, nos monuments seraient muets » : ainsi s’adressait Stéphane Bern aux guides-conférenciers au début de la crise sanitaire, en signe de solidarité.
Il y a un an déjà nous vous écrivions pour vous faire part de la situation des guides-conférenciers durement touchés par la crise. Du jour au lendemain, nous nous retrouvions face aux annulations systématiques de nos visiteurs et à la disparition de la quasi-totalité de notre activité et de nos revenus. Un an après, la situation n’a guère évolué.
Il y a un an, nous avions conscience que l’effort pour endiguer la pandémie devait venir de tous et que l’année 2020 serait difficile pour bon nombre d'entre nous. Nous étions résignés à attendre des jours meilleurs et attendions patiemment mais activement de retrouver nos visites guidées et notre public. Mais aujourd’hui, cette résignation nous n’en voulons plus, la crise s’éternise.
Nous avons assez attendu et à l’instar des autres acteurs de la Culture, nous pensons qu’il est temps de permettre la reprise des activités culturelles. Des protocoles sanitaires existent et peuvent être appliqués. En outre, nos activités peuvent se dérouler en grand partie en extérieur. L’espoir lié à la vaccination nous permet aussi d'appréhender une reprise plus sereine.
Aujourd’hui, nous guides-conférenciers, ne sommes pas considérés comme une profession faisant l’objet d’une interdiction d’accueil du public mais c’est tout comme :
> les musées et les monuments que nous faisons visiter sont fermés ;
> les touristes étrangers qui représentent pour certains d’entre nous la grande majorité de leur clientèle ne sont pas présents ;
> nous ne pouvons accueillir que 5 personnes pour respecter la limite de 6 personnes rassemblées dans l’espace public. Cette jauge, trop faible, ne nous permet pas d’accueillir des classes (même en demi-groupe) ou bien des groupes. Avec 5 personnes accueillies, cela revient à travailler à perte.
Les professionnels les plus optimistes prévoient une reprise de l’activité de guidage au dernier trimestre de l’année, au moment même où la saison de ce métier se termine (elle court, en effet, majoritairement de mars à octobre). D’ici là, certains sous statut d'auto-entrepreneur pourront continuer à bénéficier du fonds de solidarité, mais jusqu’à quand ? Qu’en est-il des guides salariés en contrats courts (CDD, CDDU, contrats saisonniers) en train d’épuiser leurs droits à l’assurance-chômage, dans l'impossibilité de les recharger ou déjà en fin de droits ?
Nombreux sont les guides-conférenciers, qui, après 3 à 5 années d’études supérieures, maîtrisant pour certains deux langues étrangères, se voient, le cœur brisé, contraints d’abandonner cette activité extrêmement passionnante et enrichissante pour se reconvertir vers une profession davantage pérenne. Métier déjà précaire, nous sommes en train de disparaître… Qui alors sera en mesure de donner une voix à nos monuments ?
Nous vous remercions de bien vouloir relayer ces informations dans votre média.
Nous restons à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.
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